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lundi 21 juin 2010

Du pain, des jeux, des insultes

CHRISTOPHE BERTI
lundi 21 juin 2010, 06:33

On vit décidément dans un drôle de monde. Un joueur de football insulte son entraîneur dans le vestiaire d’un stade en Afrique du Sud, et c’est tout un pays qui s’arrête pendant un week-end pour commenter l’incident, rapporté par la presse en gros titres choquants et vulgaires.
La polémique autour du duo improbable entre Nicolas Anelka et Raymond Domenech en dit long, bien au-delà du cas particulier de l’équipe de France, sur le monde actuel du football et sur notre société. D’abord, c’est bien la preuve que la Coupe du monde déchaîne toutes les passions, au-delà de la raison commune : tout cela, ce n’est que du football, ce n’est qu’un jeu.
Quoique.
Car le débat provoqué dans l’Hexagone autour des mésaventures tragi-comiques des « Bleus » au bord de l’océan Indien montre que le football de haut niveau, aujourd’hui, c’est du business, de la politique, du marketing et donc, on le dit souvent, le reflet de la société, avec ses excès, ses folies et, parfois, sa partie obscure.
Mais cette « machine » de plus en plus énorme (il y a toujours plus d’argent qui gravite dans la planète foot, malgré la crise mondiale), il dépend avant tout d’hommes (les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants) dont le costume est souvent bien trop grand pour eux. 

On veut des joueurs qui soient des exemples pour les enfants ? On a – trop souvent – des sales gamins égoïstes, mal éduqués, pourris par le fric et qui vivent hors des réalités du quotidien. En France et ailleurs.
 
On veut des entraîneurs éducateurs et bons pères de famille ? On a – parfois – des imposteurs qui profitent du système et dont les médias, eux aussi coupables, font des stars alors qu’ils ne le méritent pas.
On veut des dirigeants visionnaires et responsables ? On a – parfois, même au plus haut niveau – des canailles ou des apparatchiks, au choix.
On ne peut pas attendre de ces gens plus que ce qu’ils ne sont. On construit une image d’un football qui n’existe pas ou en tout cas pas beaucoup (un football qui dégage des valeurs comme le respect, le dépassement de soi, le rapprochement des peuples, l’éducation). Oui, le football est le reflet de la société. De notre société. Tout simplement. Et si l’équipe de France gagne, par miracle, le Mondial, les milliers de gens qui descendront sur les Champs-Elysées auront oublié l’insulte d’Anelka.

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