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mardi 15 décembre 2009

Grippe A : un vaccin sans danger ?

Doyen de la faculté de médecine de Reims, le Pr Jacques Motte répond aux interrogations entourant encore le vaccin contre la grippe A/H1N1 après le décès d'un enfant de 9 ans, fraîchement vacciné. Il dédramatise les effets secondaires.


DIMANCHE soir, 38 407 personnes s'étaient fait injecter le vaccin contre la grippe A/H1N1 dans la Marne. Si le rythme s'accélère (près de 17 000 personnes ont reçu l'injection la semaine passée), de nombreuses réticences demeurent dans la population. Et l'annonce du décès d'un enfant de 9 ans dans la Loire, deux jours après avoir été vacciné, relance le scepticisme face au vaccin. Pédiatre et doyen de la Faculté de médecine de Reims, le Professeur Jacques Motte, qui a œuvré dimanche matin au centre de vaccination René-Tys, vient balayer ces appréhensions.

Pourquoi se faire vacciner contre la grippe A/H1N1 ?
« C'est avant tout pour nos enfants, car ce sont eux qui risquent le plus. Moi, je me suis fait vacciner pour protéger ceux que je rencontre en consultation. Pour les adultes en bonne santé, il n'y a pas d'intérêt individuel à faire un tel geste, contrairement à un vaccin comme celui contre le tétanos qui vous protège personnellement. Alors, faites-le pour vos enfants, vos petits-enfants, pour protéger ceux atteints de pathologie chronique comme des problèmes respiratoires… Pensez aux autres ! »
Ce vaccin est-il sans risque ?
« Ce vaccin, comme tous les autres (contre le pneumocoque, le tétanos ou la coqueluche…) n'est pas anodin. Mais un vaccin avec zéro risque, cela n'existe pas. C'est comme un médicament, s'il est sans aucun risque, alors, c'est qu'il n'est pas efficace.
La bonne médecine, que je tente d'enseigner, c'est de peser le pour et le contre. Et dans le cas présent, le pour (la vaccination) est vainqueur, étant nettement moins dangereux que la grippe A.
On nous rétorque qu'il a été élaboré dans l'urgence. Oui, de la même manière que tous les ans on élabore dans l'urgence le vaccin contre la grippe saisonnière… »
Néanmoins, beaucoup de vaccinés se plaignent d'effets secondaires…
« Avoir de la fièvre après la vaccination, c'est normal. Après un vaccin contre la rougeole, certains réagissent en développant la rougeole. La vaccination peut engendrer une réaction
fébrile… Toutefois, les complications graves de la grippe A, comme des atteintes respiratoires sévères, qui peuvent vous envoyer en réanimation, sont 1 000 fois plus fréquentes en raison de la grippe que du vaccin !
Autre effet secondaire, le syndrome de Guillain-Barré. Il touche 1 cas pour 1 million de vaccinés. Alors qu'avec la grippe saisonnière on dénombre de 40 à 70 cas pour 1 million de malades. Enfin, au sujet des petites complications comme les douleurs autour de la zone d'injection ou plus marquées aux articulations, il n'y a pas photo entre elles et finir en réanimation si l'on ne se vaccine pas ! »
Et cet enfant de 9 ans, décédé voilà une semaine, alors qu'il venait d'être vacciné ?
« Le lien de cause à effet avec le vaccin reste à établir dans ce cas. Il faut se méfier des coïncidences qui crèvent les yeux.
Vous savez, les maladies neurologiques apparaissent à partir de 6 mois chez l'enfant. Et c'est à partir de cet âge que l'on vaccine… Mais ces maladies n'ont aucun rapport avec le vaccin, cela ne peut être qu'une coïncidence ».
Enfin, vous avez vacciné vous-même dimanche, comment qualifiez-vous l'organisation ?
« Cela prend du temps car l'on s'adapte à la situation de chacun, selon son âge, sa pathologie, sa fragilité. En plus, il faut expliquer que les enfants (entre 6 mois et 8 ans), les femmes enceintes et les personnes souffrant de déficit immunitaire, qui bénéficient de vaccins sans adjuvants, doivent subir une seconde injection trois semaines plus tard. Toute cette individualisation prend du temps que ne pourraient consacrer les médecins généralistes. Ils ne s'en sortiraient pas. D'ailleurs, je veux saluer les étudiants en médecin qui se montrent généreux, dynamiques et solidaires. Ils donnent cinq jours pour participer à la vaccination sans avoir été réquisitionnés. Au total, les 350 étudiants et les 800 internes (qui vont donner de leur temps en dehors du département de la Marne) se sont portés volontaires et s'investissent grandement. »

Propos recueillis par Frédéric
GOUIS
grippea

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