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samedi 7 novembre 2009

Des étudiants en Lettres... analphabètes ?

Un tiers des étudiants en Lettres de la fac d'Angers ne maîtrisent pas les bases du français. Du coup, l'université leur donne des cours de "réapprentissage". Un constat inquiétant, mais ni nouveau, ni isolé... Pas loin d'un tiers des élèves de première année de l'université de Lettres et Sciences humaines d'Angers (Maine et Loire) n'ont pas le niveau en français. Plus précisément, 250 étudiants sur 1000 ne maîtrisent pas les bases minimales en orthographe, grammaire et rédaction. Après leur avoir fait passer un test en septembre, l'université a donc décidé de leur donner des cours de remise à niveau depuis la rentrée.
« Nous leur réapprenons des notions de base, précise Pauline Bruley, maître de conférences de stylistique et rhétorique à l'université d'Angers. Des notions qui d'ailleurs les rassurent : accords des groupes nominaux, participes passés, ponctuation, indicatif, subjonctif... des choses qu'on utilise tous les jours. »

« Ne pas s'arracher les cheveux et dire que le niveau baisse »

Et lorsqu'on lui demande si ce n'est pas aberrant de voir que près d'un tiers des étudiants d'une première année de Lettres ne maîtrisent pas le français, Pauline Bruley, qui a longtemps enseigné au collège et au lycée, répond : « ce n'est pas une surprise. Je pense qu'il y a plusieurs explications : l'orthographe française n'est pas simple, il faudrait faire plus de grammaire au lycée... Nous, on prend les étudiants tels qu'ils sont. Notre but est de les aider, et non pas de s'arracher les cheveux en se disant que le niveau baisse. Arrivés à la fac, à un âge où ils ont davantage l'impression d'avoir leur avenir dans leurs mains, [on espère] que ça va créer un déclic qui leur fera prendre des réflexes que jusque-là ils n'avaient pas jugé utile de prendre. »

« Des étudiants de niveaux extrêmement hétérogènes »

Un constat inquiétant, mais pas nouveau, ni limité à cette université, à en croire Isabelle Trivisani-Moreau, directrice adjointe du département Lettres de la faculté d'Angers : « C'est un constat que tout le monde peut faire depuis des années, voire des décennies. Nous avons des étudiants qui sont de niveaux extrêmement hétérogènes : certains n'ont aucun problème à suivre les cours à l'université, d'autres ont des difficultés et se trouvent assez rapidement mis en échec par leur incapacité à adhérer à ce qu'on leur demande, et notamment à tout ce qui est rédaction de travaux écrits. Il fallait donc trouver un système qui permette de rattraper ce qui constitue un handicap pour eux. »

« Ils ne savent pas prendre des notes... »

Alain Bentolila, professeur et linguiste, spécialiste de l'apprentissage du vocabulaire et de la grammaire, n'est pas étonné par cette initiative : « Toutes les universités aujourd'hui sont confrontées à cette question. Et sachez bien qu'il ne s'agit pas seulement d'étudiants étrangers. Nous avons des étudiants qui ne savent pas prendre de notes, des étudiants qui quand je leur demande de me dire en 10 minutes ce que nous avons fait au cours précédent sont absolument incapables ; on ne leur a pas appris à exposer quelque chose clairement. La plupart des universités mettent en place des cours de soutien, de préparation... On leur donne tous les noms possibles et imaginables de façon à ne vexer personne. »


Sources RMC

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