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dimanche 4 octobre 2009

Mission non accomplie.




La Bourse reprend. Ben Bernanke dit que la récession (américaine, ndt) est passée. Et les décideurs ont de plus en plus envie de dire « mission accomplie », en parlant de la lutte contre la crise. Il est temps, entends-je dire sans cesse, de s'occuper maintenant du déficit budgétaire, plutôt que de la relance économique. La chronique de Paul Krugman du 03 octobre 2009.
Ce n'est pas vrai. Et cette nouvelle suffisance au sujet de l'état de l'économie est à la fois sotte et dangereuse.
Oui, la Réserve Fédérale et le gouvernement Obama nous ont "empêchés de basculer" - d'après le titre d'un nouvel article de Christina Romer, directrice du Comité des conseillers économiques à la Maison Blanche. Elle affirme de manière convaincante que la politique expansionniste nous a évités de rejouer la Grande Dépression.  
Or si c'est effectivement une bonne chose que de ne pas connaître une nouvelle dépression, tous les indicateurs montrent que si le gouvernement n'en fait pas beaucoup plus qu'aujourd'hui, le marché de l'emploi - un marché où il y a  actuellement six fois moins de postes à pourvoir que de personnes à la recherche d'un travail -  restera catastrophique pendant des années.
En effet, les prévisions du gouvernement lui-même - qui prennent en compte les emplois supplémentaires que la politique du gouvernement est censée créer - indiquent que le taux de chômage, sous la barre des 5% il y a à peine deux ans, sera de 9,8% en moyenne en 2010, et de 7,7% en 2012.
Cette perspective ne peut être considérée comme acceptable. D'abord, elle signifie beaucoup de souffrances ces prochaines années. De plus, un chômage qui reste élevé si longtemps va assombrir l'avenir des États-Unis.
Tous ceux qui pensent qu'on en fait assez pour les créations d'emploi devraient lire le nouveau rapport de John Irons de l'Institut d'études politiques, qui décrit la "cicatrice" qu'un taux de chômage élevé et durable risque de laisser. Entre autres choses, Irons souligne qu'à terme, le nombre d'enfants pauvres augmentera considérablement - et il a été prouvé de manière indiscutable que les enfants qui grandissent dans la pauvreté ont toutes les chances de mener une vie défavorisée. Ces coûts humains devraient être notre principale préoccupation, mais les implications financières sont tout aussi terribles. Les projections du Congressional Budget Office, par exemple, laissent entendre qu'entre 2010 et 2013 - c'est-à-dire sans prendre en compte les pertes que nous avons déjà subies - "l'écart de production", la différence entre ce que l'économie aurait pu produire et ce qu'elle produit réellement, sera de plus de 2 mille milliards de dollars. Ce sont des milliards de dollars de  production potentielle partis en fumée.
Attendez, il y a pire. Un nouveau rapport du Fonds monétaire international montre que le type de récession que nous connaissons, une récession due à la crise financière, entraîne souvent des dégâts à long terme au niveau des perspectives de croissance du pays. "Le chemin vers la productivité a tendance à rester en fort déclin longtemps après les crises bancaires".
Cela dit, le même rapport suggère que cela n'a rien d'inévitable : "Nous constatons qu'une réponse de politique fiscale à court terme - entendez une augmentation temporaire de la dépense publique - entraîne de manière significative des pertes de productivité moindres à moyen terme".
Donc nous devrions faire bien plus que ce que nous faisons actuellement pour recouvrer notre santé économique, non seulement parce que cela soulagerait nos maux actuels, mais aussi parce que cela améliorerait notre pronostic à long terme.
Mais pouvons-nous nous permettre de faire plus - d'octroyer davantage d'aides aux gouvernements des états en difficulté et aux chômeurs, d'augmenter nos dépenses en infrastructures, d'octroyer des crédits d'impôts aux employeurs qui créent des emplois ? "Yes, we can".
Selon l'opinion commune, si le fait d'aider l'économie produit des effets positifs à court terme, c'est au prix de souffrances à long terme. Mais comme je viens de le souligner, si on prend la nation dans son ensemble, ce n'est pas du tout ainsi que cela fonctionne. La crise cause des dégâts à long terme à notre économie et à notre société, et le fait d'atténuer cette crise nous conduira vers un avenir meilleur.
Ce qui est vrai, c'est que l'augmentation des dépenses pour la reprise et la reconstruction va aggraver la situation fiscale du gouvernement. Mais là encore, l'opinion surestime le problème. Les véritables coûts fiscaux du soutien à l'économie sont étonnamment bas.
Vous voyez, dépenser de l'argent signifie une économie plus forte, à court comme à long terme. Et une économie plus forte signifie plus de revenus, compensant ainsi une grande partie des dépenses. Des calculs rapides suggèrent que la compensation n'atteindrait pas 100%, donc que la stimulation fiscale ne serait pas complètement gratuite. Mais elle coûte bien moins que ce qu'on pourrait croire à écouter des discussions qui passent pour averties.
Comprenez-moi bien, je sais que politiquement la stimulation n'est pas très vendeuse. Mais on en a désespérément besoin. La question ne devrait pas être si on peut se permettre de faire plus pour promouvoir la reprise. Elle devrait être si on peut se permettre de ne pas le faire. Et la réponse est non.
(Paul Krugman)
© 2009 The New York Times News Service


Mon commentaire :
voila un article qui donne le moral mais qui reste juste sur l'analyse globale et les conséquences à court terme. A méditer très sérieusement....




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