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mardi 25 août 2009

Un vent de fronde souffle en Bordelais

c.compadre@sudouest.com
VITICULTURE. En plein été, un collectif très revendicatif s'est constitué en Bordelais. Preuve d'un malaise grandissant après des années de mévente des vins

« On a vu de la détresse sortir de partout » 

Un vent de fronde souffle en Bordelais. Ce grand vignoble, véritable monde en soi, où se côtoient des propriétaires enrichis depuis des années grâce notamment au marché des ventes en primeur, et, à l'autre bout, des sans-grade ballottés sur des marchés de vrac où les cours ne permettent plus de gagner sa vie.
« Notre situation se dégrade depuis le début des années 2000. L'agriculteur, fier et taiseux par nature, ne parle pas facilement de ses problèmes. Souvent isolé, il passe une partie de l'année au milieu de ses ceps à parler aux corbeaux. Maintenant le ras-le-bol est là et beaucoup n'ont plus rien à perdre. » La rage au ventre, Chantal Séguillon ne prend aucun gant pour décrire une situation s'apparentant parfois à une poudrière.
Au coeur de l'été, cette viticultrice du Saint-Émilionnais a pris la tête d'un tout nouveau collectif de vignerons mécontents. Un phénomène que le Bordelais n'avait pas connu depuis fin 2004. C'est en effet à cette époque qu'était apparu un autre collectif protestataire dans le Langonnais (Sud-Gironde) regroupant essentiellement des producteurs de l'AOC Bordeaux, la plus volumineuse et une des moins rémunérées du vignoble.
Dans un monde du vin doublement structuré au plan professionnel par le syndicalisme général (type FDSEA) et celui des appellations (chaque AOC a son syndicat de défense), le choc venu de Langon avait été sérieux. D'ailleurs, cette structure, présidée par Didier Cousiney, a mené plusieurs opérations « coup de poing » et demeure toujours un interlocuteur des décideurs « officiels ».
Voilà donc qu'un deuxième collectif, particulièrement remonté, voit le jour du côté de Castillon, à l'est de la Gironde. « Tout est parti des orages de grêle catastrophiques de mai. Devant l'inaction des syndicats et des élus, j'ai provoqué une réunion, puis le bouche-à-oreille a fonctionné et j'ai vu des producteurs en grande détresse sortir de partout... », explique Daniel Fénelon, installé dans sa petite mairie de Belvès-de-Castillon.
Grosse mobilisation
Une deuxième réunion en juin, puis une en juillet et dernièrement, le 12 août - semaine la plus creuse de l'année -, 340 vignerons girondins et bergeracois se réunissent à nouveau ! « C'était comme une thérapie de groupe : pendant des heures, des vignerons au bout du rouleau ont exprimé leurs difficultés économiques et leur ras-le-bol des réformes menées à marche forcée. Ceux-là mêmes qui ne vont plus aux réunions syndicales classiques où tout est fait pour réduire au silence les petits », renchérit Chantal Séguillon. Ajoutant que « la base doit reprendre la parole et créer un contre-pouvoir ».
Voilà comment est né le Collectif des viticulteurs interappellations (CVI), cristallisant des exaspérations plus ou moins enfouies. La structure, qui a déposé ses statuts, revendique 400 adhérents (cotisation libre) et en vise un millier.
Et maintenant, quelles revendications et comment travailler ? Pêle-mêle, comme grisés par l'ampleur de la mobilisation et avec l'espoir inhérent aux mouvements naissants, les coprésidents listent les priorités. Un moratoire dans l'application des nouveaux cahiers des charges (plus restrictifs) mis en place dans les AOC françaises pour verrouiller la qualité finale ; l'application de la nouvelle réglementation nationale sur les délais de paiement, aujourd'hui jugés trop longs sur le terrain ; la mise en place d'un prix indicatif pour le kilo de raisin ; la possibilité de récolter, les bonnes années, au-dessus des rendements autorisés, pour se couvrir lors des millésimes de vaches maigres (grêle, gel...).
« Les trésoreries sont exsangues, le négoce a peu acheté cette campagne passée et des mesures doivent se mettre en place avant les vendanges. 40 % des exploitations bordelaises ont des difficultés financières » pointe Daniel Fénelon. La prochaine réunion du CVI est planifiée pour la mi-septembre.
Des numéros solidarité
En attendant, des numéros de téléphone solidarité seront mis en place. « Pour qu'aucun producteur en détresse ne reste seul. En cas de problème (visite d'huissiers...), on se déplacera autant que possible pour soutenir et trouver des arrangements », annonce-t-on.
Avec une année 2009 mauvaise au niveau des ventes de vin (voir ci-contre), cette rentrée de septembre s'annonce bien périlleuse.
Mon commentaire :
Ancien agent commercial dans les vins et spiritueux je me suis trouvé dans l'obligation de m'orienter dans un autre domaine de compétence en 2001 au moment où Sarkozy ministre de l'intérieur a commencé la chasse et la répression par des contrôles d'alcoolémies sauvages, faisant chuter les ventes de plus de 40%.
Pour ma part j'ai toujours estimé, pour que les choses soient claires, que le taux d'alcoolémie devrait être à 0 c'est clair, net et précis.
Aujourd'hui personne ne sait avec précision à quoi peut correspondre la limite légale actuelle ce qui peut engendrer des situations graves et souvent dramatiques.
Les viticulteurs ne doivent rien attendre de Sarkozy ils doivent trouver les ressources et les solutions en eux-mêmes mais le problème c'est leur égo et leur mentalité qui mettront un terme à leur activité.

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