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mercredi 26 mai 2010

Retraites : pourquoi les régimes spéciaux vont rester à part

LIBERTE   EGALITE   FRATERNITE



Ou l'art de diviser un pays par les inégalités.

Le gouvernement a tranché. Il va repousser l'âge légal de départ à la retraite... mais pas pour tout le monde. Car Eric Woerth l'a aussi confirmé : les régimes spéciaux ne seront pas concernés par la réforme en cours. Du moins pas tout de suite. Mais au nom de quoi ? Explications.

L'argument du gouvernement est simple: les régimes spéciaux (EDF, GDF, SNCF, RATP, etc.) ont déjà été réformés en 2007, peu après l'élection de Nicolas Sarkozy et conformément à ses engagements. "Ce que nous disons dans le document d'orientation, c'est que nous respecterons à la lettre les engagements qui ont été pris en 2007. La peinture est à peine fraîche, les régimes spéciaux ont été réformés et considérablement réformés", a justifié Eric Woerth, le ministre du Travail. A la SNCF, par exemple, la réforme prévoit le passage de 37,5 à 41 années de cotisation, et l'instauration d'un système de décote. Mais tout cela très progressivement, puisque la fin du processus est prévue pour 2018.
Donc, pas de souci pour les cheminots d'ici 2018?
A priori, non. Ils garderont la retraite à 60 ans. C'est en tout cas ce que laisse entendre un document de la SNCF, cité par Les Echos ce mercredi. Voici ce qu'on peut y lire à propos de la date de 2018 : "D'ici là, il n'y aura ni modification de la réforme en cours du régime spécial, ni accélération de son calendrier. La réforme actuelle suivra donc son cours jusqu'à son terme". Sauf que, après les déclarations d'Eric Woerth, son cabinet a tout de même pris la peine de préciser que la réforme de 2010 s'appliquerait bien à la SNCF en particulier, et aux régimes spéciaux en général, même si c'était de manière différée. Et surtout, que l'échéance de 2018 ne serait pas forcément retenue pour cet alignement. Cela pourrait être plus tôt. Ou plus tard.
Ils font grève quand même ce jeudi, les cheminots?
Oui. La CGT, Unsa, Sud-Rail et la CFDT ont  lancé un préavis qui court de mercredi 20h à vendredi 8h. Mais le trafic sera peu perturbé. La SNCF prévoit 75% des TER, 80% des Transiliens, et un trafic quasi normal pour les TGV, excepté les Paris-Nice et Paris-Nantes. De là à penser que les cheminots ne se sentent pas concernés, il n'y a qu'un pas que les mauvais esprits franchiront allègrement. Les syndicats de la SNCF, eux, justifient autrement la faiblesse de la mobilisation. Pour Arnaud Morvan, de la CFDT, les cheminots ont bien conscience qu'ils n'échapperont pas à une nouvelle réforme, à terme. "Mais là, beaucoup d'entre eux sont encore en train de souffrir pour les 15 jours de grève d'avril, qui n'ont évidemment pas été payés par la direction", indique-t-il.
Donc, solidaires mais pas trop. Ça ne risque pas de creuser de nouveau le fossé entre les régimes spéciaux et les autres?
"Cela dépend de la façon dont les médias vont présenter les choses", répond avec malice Arnaud Morvan. Politiquement, en tous cas, l'équation est compliquée à gérer pour le gouvernement : vendre à la population, sur fond de crise économique du siècle, une réforme basée sur l'équité et dans le même temps, au nom d'une parole donnée alors que la conjoncture était moins voilée et les finances publiques moins vides, préserver des régimes à part. Pour Hervé Mariton, député UMP, "le gouvernement a fait le choix d'un délai tactique pour ne pas braquer les salariés des régimes spéciaux, mais il a clairement pris un risque: celui de brouiller son message, basé sur l'équité. Il lui faudra retrouver de la cohérence".

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