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lundi 26 avril 2010

Vente d'armes au Pakistan : les juges s'intéresseraient à Balladur

J.Cl. | 26.04.2010, 08h04 | Mise à jour : 10h04 

Dix millions de francs en liquide sur un compte parisien d'un côté, 130 millions de rétrocommissions à des intermédiaires pakistanais désignés par la France de l'autre. En faisant ce parallèle, Libération cherche à étayer un lien trouble, déjà dénoncé en décembre, sur le de la campagne présidentielle - perdue - d' en 1995, estimant que l'ancien Premier ministre a pu bénéficier d'un coup de pouce illégal dans sa course à l'Elysée.
Le quotidien, qui de longue date sur les attentats qui avaient fait 14 victimes à Karatchi en mai 2002, avance que les juges antiterroristes qui enquêtent ont trouvé une piste : la piste Balladur. Dans son éditorial, Libé prévient : «Pour l'instant, la preuve décisive que ces fonds auraient permis de solder les comptes de campagne d'Edouard Balladur manque».
Un contrat d'armement de plus de 5 milliards de francs
Depuis le mois de février, la division nationale des investigations financières (Dnif) enquête, dans un cadre préliminaire, sur des soupçons de corruption politique internationale dans le cadre des contrats d'armement au Pakistan. 
Au printemps 1994, la Direction des constructions navales (DCN) de Cherbourg décroche un gros contrat d'armement au Pakistan, d'un montant de 5,41 milliards de francs, pour construire et armer trois sous-marins. La loi ne l'interdit pas encore, la DCN s'engage donc à verser aux intermédiaires locaux qui ont permis d'emporter la mise. 6,25%, soit 338 millions de francs.
Selon Libération, un peu plus tard, ordre est donné à la DCN, sous tutelle du ministère de la Défense, d'ajouter 4% à ce montant, pour rétribuer les services de deux intermédiaires, Ziad Takieddine et Abdurahman el-Assir. Le premier aurait été présenté au patron de la DCN, Dominique Castellan, par Renaud Donnedieu de Vabres, alors au cabinet de François Léotard, ministre de la Défense, a affirmé le directeur financier de la DCN au juge Marc Trévidic. Le nom du second «avait été donné par les autorités françaises», aurait confié Dominique Castellan à un cadre de son équipe. Les deux hommes, représentés par une société off shore baptisée Mercor finance, reçoivent 130 millions d'euros le 24 janvier 1995.
Dix millions en liquide sur le compte de campagne de Balladur
Trois mois plus tard, le 26 avril 1995, dix millions de francs en liquide sont déposés sur le compte de l'Aficeb, l'Association pour le financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur. La moitié est versée en coupures de 500 francs.
L'affaire de ces contrats d'armement a connu plusieurs rebondissements au rythme des efforts internationaux pour mettre un coup d'arrêt à la corruption internationale. On pensait les versements stoppés depuis juillet 1996, sur ordre de Jacques Chirac, mais un flux d'argent aurait continué jusqu'en 2001. Ce qui redonne du poids à l'hypothèse des juges, défendue par les familles des victimes, selon laquelle l'attentat de Karatchi visant un bus d'employés de la DCN relève d'une vengeance après l'interruption des versements.
Au mois de décembre dernier, six familles de victimes de l’attentat avaient déposé plainte pour «corruption» contre l’Association pour la réforme, le club politique d’Edouard Balladur. Leur avocat avait accusé Nicolas Sarkozy d'être «au coeur de la corruption» dans ce dossier, quand il était ministre du Budget et porte-parole d'Edouard Balladur. Un mois plus tôt, hors de ce nouveau contexte, Nicolas Bazire et Renaud Donnedieu de Vabres s'expliquaient devant la mission d'information parlementaire sur les circonstances entourant l'attentat du 8 mai 2002. A huis-clos.

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