Clocks for website
<a href="http://www.clock4blog.eu">clock for blog</a>
Free clock for your blog

lundi 12 avril 2010

Opérateurs de l'Etat: des administrations bis tellement plus dociles que les vraies



Emmanuel Lévy- Marianne | Lundi 12 Avril 2010 à 05:01


Ils sont désormais 644. Les opérateurs de l'État, considérés comme modernes et efficaces, se sont multipliés depuis les années 80. Ils pèsent 42,3 milliards d’euros et occupent 371 000 emplois. Soit presque 10 % de l'administration centrale. Tentés par l'autonomisation, gourmands en fonds publics, leur bilan est loin d'être l'Eldorado promis par leurs promoteurs d'inspiration libérale. 

Et un de plus. Le dernier né des opérateurs de l’Etat s’appelle Hadopi. Un président, 7 employés, un gros budget de 5,3 millions d’euros et un loyer de 500 000 euros dans le 14 e arrondissement de Paris. Plutot coté chic, évidemment.  Il fallait bien cela pour chasser les pirates des œuvres audiovisuelles sur le Net.
Ce nouveau schmilblick  vient allonger la liste — déjà longue comme le bras — de ces administrations qui n’en portent pas la marque. Une flopée d’acronymes tous aussi insondables que ceux de leurs homologues administratifs dont ils devaient pourtant palier la lourdeur. Hadopi, pour le coup est une Autorité administrative indépendante (AAI), ce que le Conseil d’Etat définit laborieusement comme des « organismes administratifs qui agissent au nom de l'État et disposent d'un réel pouvoir, sans pour autant relever de l'autorité du gouvernement.»
En réalité, les opérateurs de l’Etat sont un véritable fourre tout administratif. Outre les AAI, on y retrouve par exemple depuis peu les Universités, suite à leur récente indépendance, des kyrielles d’agences comme l’Afift, chargée des investissements de l’Etat en matière de transport, ou l'Afsa, Autorité sanitaire ainsi que des hautes autorités de contrôle en pagaille ou encore les musées nationaux, le CNRS…
En tout il y en a 644. Du lourd du très lourd : 42,3 milliards d’euros de budget, 371 000 emplois, 4 millions de m2 de bureaux, , 11 millions d’hectare de terrain. Ce que résumait il y a peu Eric Woerth d'une phrase sibylline : « C’est 10% de l’Etat. »  Ces opérateurs réunis en décembre dernier dans un grand raout par celui qui était encore ministre du Budget, avaient alors été sommés de pratiquer le non remplacement d'un poste sur deux, devenu la norme dans la fonction publique.
Enfin 10% de l’Etat, vite dit. Cette nouvelle dimension de l’administration, inspirée par une vision davantage regulationiste  qu’interventionniste de la puissance publique, s'est développée à la faveur de la contre-révolution libérale thatchérienne de la fin des années 70. Il fallait absolument substituer à une administration jugée lourde et aux ordres des politiques, des organisations légères plus à même de comprendre les besoins de la société et du business. Ainsi naquirent le CSA, pour l’audiovisuel, la CRE, pour l’Energie, la Cnil, pour la surveillance des fichiers informatisés, l’AMF, Autorité des marchés financiers, le Conseil de la concurrence, et maintenant l’Hadopi et la très énigmatique Agence de contrôle prudentiel  (ACP), pour contrôler les assurances et les banques etc…. Des ovnis juridiques dont la particularité la plus évidente est de croître et de se multiplier.
En 1980, on ne comptait que 111 000 emplois équivalents plein temps dans ces organismes, à l’époque ces personnels étaient essentiellement employés par des structures comme le CNRS ou les établissements publics industriels et commerciaux (EPIC)… En trente ans, ce chiffre a donc plus que triplé. Et encore, ce que fait l’Etat, les collectivités locales le miment à leur échelle. Ces non-administrations comme les Centres régionaux du tourisme (CRT), les musées locaux etc, occupent près de 450 000 personnes aujourd’hui contre 177 000 en 1980. Cette explosion des effectifs fait l'objet des critiques répétées de la part de la Cour des Comptes.

Source Cour des Comptes (base 100 en 1980)
Source Cour des Comptes (base 100 en 1980)
Lire la suite ICI

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire