La Gazette Picarde du 13 avril 2010.
L'apanage des gouvernements : faire des usines à gaz alors qu'une solution simple pourrait être mise en place.
En France la devise de la République n'est-elle pas LIBERTE EGALITE FRATERNITE ?
Alors il serait bienséant de développer le mot « égalité ».
Sa définition est la suivante : caractère de ce qui est égal, rapport entre individus égaux,rapport entre des grandeurs égales, qualité de ce qui est constant, régulier.
J'en conclus donc que face à la retraite tous les Français devraient être dans la même situation, sur des bases égales, sur des durées égales, des prestations égales. Je parle bien entendu du régime de base.
Or en France il n'existe pas moins de 42 caisses de retraites différentes sources ICI et autant de régime assurant le complément, donc 42 sortes de service de la retraite. Je pense être loin de la notion d'égalité.
Le problème des problèmes des retraites avait déjà été soulevé par un ministre du général de Gaulle dans les années 62 ou 65 et ce par Michel Debré qui avait mis en garde contre la dénatalité inducteur direct du vieillissement de la population par le non renouvellement des générations.
Si vous ajoutez à cela la crise du monde du travail qui frappe la France depuis plus de trente cinq ans vous avez là un cocktail détonant.
Alors nous allons encore créer une nouvelle usine à gaz comme seuls les français savent le faire.
Prenons de simples exemples, celui des fonctionnaires de la SNCF, qui quittent leur emploi à 55 ans avec un taux de service important, des fonctionnaires qui quittent leur fonction à 60 ans avec 95% de leur dernier salaire, des salariés qui voient leur retraite calculée sur les 25 meilleurs années sur 40 ans d'activité avec un taux de conversion inférieur aujourd'hui à 50%....Est-ce que tout cela est bien juste ? Certes non évidemment.
Maintenant le régime des artisans, des commerçants, des agriculteurs, des professions libérales, des politiques etc...demeure dans ce dédale de régimes des exceptions scandaleuses pour le meilleur comme pour le pire,
Comment face à de telles diversités réussir une réforme qui avec tous ces éléments ?
Parlons de la « fraternité ». Je suis surpris d'entendre nos jeunes dirent :
« nous on n'aura pas de retraite » ce qui de fait exprime un refus de la solidarité inter générationnelle indispensable au bon niveau et fonctionnement du système par répartition tel qu'il est défini par notre régime français. Rien aujourd'hui dans notre société ne laisse un quelconque espoir d'inverser cet état d'esprit.
Que dire également des années où nos gouvernements ont délibérément mis en retraite des salariés à l'âge de 55 ans et à taux plein sous le prétexte fallacieux de rendre l'industrie compétitive.
Que dire des entreprises au sein desquelles vous êtes considérés comme un sénior à partir de 40 ans ?
Que penser de tous ces accidentés de la route qui ne vivent que de la solidarité et qui n'ont pour vivre de 600 € par mois que deviendront-ils à 65/70 ans avec quoi vivront-ils et qui paiera à nouveau la carence actuelle de l'État.
Par ailleurs pour ceux qui ont vécu cela que dire du train de vie scandaleux de tous ces organismes de gestion des cotisations de retraite. J'ai vu dans les années 1990 la caisse de retraite des artisans faire construire un bâtiment neuf qui avait couté à l'époque plus de 2 milliards de Francs. Les cotisations ont été immédiatement augmentées sous le prétexte et couvert de déséquilibre du régime des Artisans...sans commentaire.
Les exemples de gabegies et de dépenses somptuaires sont nombreuses et font partie du déficit de toutes ces caisses. La saine gestion n'a pas toujours était la préoccupation des administrateurs et maintenant la collectivité doit payer, bizarre n'est-ce-pas ?
Rappelez-vous les sketchs de certains humoristes qui disaient ne pas pouvoir marcher dans les bureaux tant la moquette était épaisse, drôle oui bien entendu mais pour qui aujourd'hui.
Je pense que pour sortir de l'impasse actuelle il faudrait :
supprimer tous les régimes spéciaux, fonctionnaires, SNCF, politiques, armées,
atteindre le plein emploi,
uniformiser et concentrer tous les régimes de retraite (y compris les caisses complémentaires) en un seul organisme,
avoir les mêmes règles « a minima » pour tous au niveau de la durée des cotisations,
avoir un taux unique de cotisation quelque soit la profession,
laisser à chacun la liberté de travailler jusqu'à l'âge qu'il se sera fixé en acceptant que le montant de la retraite en soit diminuée ou augmentée selon l'âge retenu,
faire un très gros travail psychologique pour que les employeurs cessent cette quête d'un jeunisme absurde.
Rétablir le relais entre les générations.
Maintenant si en 2050 le déficit atteint les 200 milliards d'Euro pensez bien que je ne serais plus là pour en parler mais que dire alors que la solidarité sachant que j'ai cotisé à taux plein pour que mes ainés aient une bonne retraite il y a 20 ans entre 75 et 90 % de leur derniers salaires et qu'aujourd'hui je me retrouve avec 40 % de mes 25 meilleures années il a de quoi être un peu amer et de comprendre sans aucune ambiguïté que nos jeunes aient une confiance plus que limité dans leur avenir...et la politique.
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