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mardi 12 janvier 2010

Sarkozy battu en 2012? Ce que les journalistes en pensent mais n'osent pas dire...

Sarkozy battu en 2012? Ce que les journalistes en pensent mais n'osent pas dire...

 
 
Contrairement à ce que de trop nombreux Français pensent, et de nombreux lecteurs de ce blog aussi du reste, les journalistes sont comme eux. Ils sont à l'écoute du monde réel et ne vivent pas systématiquement dans un univers de connivence et de servilité obligée qui les mènent à raconter n'importe quoi, pourvu que cela plaise en haut lieu.
Ces derniers temps, il est en train de se produire un phénomène invisible, mais fort révélateur. De plus en plus de journalistes politiques sont en train d'acquérir la conviction que l'actuel président de la République sera battu en 2012. Dans les conversations, ici et là, notamment dans les coulisses des nombreuses émissions de débats, l'idée s'impose peu à peu. Et le plus amusant, c'est de constater que les plus virulents sont parfois les représentants d'organes de presse censés être des soutiens indéfectibles de l'actuel pouvoir. Et de me dire que tout cela révèle une fois de plus l'étrange coupure entre l'élite journalistique (directeurs de journaux, de grands médias audiovisuels, éditorialistes « toutologues ») et la base du même monde journalistique. C'est la même élite journalistique qui, aujourdhui, juge l'actuel président invincible en 2012 et qui voyait Giscard réélu en 1981, Chirac vainqueur au terme de la cohabitation de 1986-88 et Balladur triomphant en 1995.
Certes, cette « conviction » est rarement énoncée en public. Prudence. Peur. Une carrière est si vite brisée de nos jours... Même dans des médias dits de « gauche ». Mais cette « conviction » existe, reposant sur des données tangibles, et elle se répand de plus en plus. Sauf que personne n'ose le dire publiquement.
A titre personnel, je pensais être l'un des très rares à oser dire l'indicible. Et voilà que sur son blog, le journaliste du Nouvel Observateur Hervé Algalarrondo ose à son tour dire ce qui ne doit pas être publiquement dit. Extraits:
« Nicolas Sarkozy sera selon toute vraisemblance battu en 2012 : l'affirmer, ce n'est pas tirer des plans sur la comète mais tirer la leçon des élections présidentielles passées : aucun chef de l'exécutif sortant n'a été réélu. François Mitterrand et Jacques Chirac ont certes été reconduits, mais après avoir perdu des élections législatives et été contraints à la cohabitation avec des Premiers ministres qui étaient de fait les patrons de l'exécutif. En 2002, pour prendre l'exemple le plus récent, le véritable sortant, ce n'était pas Jacques Chirac mais Lionel Jospin, qui non seulement a été battu mais éliminé dès le premier tour.(...)
Le présenter (Nicolas Sarkozy: NDLR) comme le favori de 2012 résulte d'une illusion d'optique : ce n'est pas parce qu'il est en place et que l'on est en peine de désigner celui ou celle qui sera son (sa) concurrent(e) au second tour qu'il occupe la pole position. La malédiction qui frappe les sortants en France n'est pas son seul handicap : depuis la fin 2007, il est continûment impopulaire. Le sentiment anti-Sarko est largement aussi fort aujourd'hui que le sentiment anti-Giscard à l'approche de 1981. Il est avivé par la volonté de l'hôte actuel de l'Elysée de concentrer tous les pouvoirs. En 2012, Sarkozy apparaîtra à la fois comme le président et le Premier ministre sortants : la tentation sera grande pour les Français de débrancher cet infatigable lapin Duracell ! »
Rien à ajouter ou presque. Sinon rappeler que si l'abominable quinquennat n'avait pas été instauré, les élections de 2007 eussent été législatives. Ce qui revient à dire que la majorité UMP, guidée par le tandem Chirac-Villepin aurait été écrabouillée, que le PS aurait entamé une nouvelle cohabitation et que le Premier ministre se serait appelé... François Hollande.
Il est étonnant de noter effectivement que l'actuel quinquennat ressemble de plus en plus au septennat giscardien. Un président élu jeune, perçu comme dynamique et réformateur, porteur de bien des espoirs; se grise de son pouvoir, instaure une monarchie de fait, un régime coupé de la réalité du monde, un pouvoir crispé et de plus en plus « droitisant », système qui, à la longue, finit par exaspérer chaque jour de plus en plus de Français, le tout finissant par être rejeté avec fracas. J'ai écrit il y a quelques jours, sur ce même blog, que la situation de ce début 2010 évoquait celle de 1979. Cela semble de plus en plus vrai.

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