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dimanche 6 décembre 2009

Copenhague

Copenhague - Catastrophes annoncées

L'époque est à la fuite en avant, au confort des habitudes. Cela est vrai autant pour les individus que pour les gouvernements. Seule la mort annoncée nous fait réagir. Mais encore faut-il croire le diagnostic, en connaître les détails, puis on consulte ailleurs pour ne pas avoir à changer radicalement. On recherche le traitement le plus doux même si le résultat est incertain. C'est dans cet état d'esprit que la majorité des grands pays se rendent à Copenhague. Comment lutter contre la maladie sans trop prendre de médicaments? Voilà la coupable question qui évite la réalité dont voici quelques exemples.

Climat

On s'entend pour vouloir limiter à moins de deux degrés Celsius la hausse des températures d'ici 2050. Compte tenu des objectifs non réalisés de Kyoto, on peut douter des résultats. Une augmentation de deux degrés provoquerait un risque d'extinction de 30 % des espèces végétales et animales. La production agricole dans les régions tropicales chuterait sérieusement et entraînerait un risque accru de famine. Et je ne vous parle pas des coraux qui deviendraient blancs. Pensons plutôt à une augmentation de trois degrés des températures, compte tenu de nos faillites passées. Cela entraînerait la disparition de 30 % des terrains marécageux le long des littoraux, l'accroissement de la mortalité causée par la chaleur, les inondations ou la sécheresse. Des centaines de millions de personnes manqueraient d'eau.

Les perdants

Ceux qui paieront le moins, ce sont les pays industriels, malgré leur culpabilité dans le réchauffement climatique. Vingt-deux des vingt-huit pays les plus menacés par les conséquences du réchauffement planétaire sont des pays africains. Mais des pays considérés comme moins vulnérables paient déjà un lourd prix. La sécheresse en Argentine a fait baisser la production de 10 %. Mais on s'en fout, de la pampa.

L'Himalaya

Il n'y a pas que la banquise arctique qui fond, menaçant le mode de vie des Inuits. Les somptueux et spectaculaires glaciers de l'Himalaya partent aussi à la dérive. Ils alimentent en eau des bassins qui nourrissent au moins 600 millions de personnes. L'alerte est grave, selon le Groupe d'experts de l'Organisation des Nations unies: «Les glaciers de l'Himalaya reculent plus vite qu'en aucun autre endroit du monde et, si cela continue au taux actuel, la plupart d'entre eux auront disparu en 2035.» M. Harper, la disparition du mont Everest, ça vous fait quoi?

Les sans-grade

Le point culminant des îles Nieue est de 68 cm, celui de Tuvalu, de 4,5 mètres. Quelques années encore de survie pour les 15 000 personnes qui vivent dans ces îlots du Pacifique. Elles déménageront quand la mer montera, d'ici une vingtaine d'années. Où, on ne le sait pas, parce que la loi internationale ne reconnaît pas les réfugiés climatiques, qui sont déjà nombreux et qui vont se multiplier.

Je vous parle de ces petites îles, si basses qu'elles seront englouties et qu'on trouvera bien un moyen de créer un camp de réfugiés pour si peu de personnes. Mais que fera-t-on avec les Maldives, des centaines d'îles qui culminent à 2,3 mètres? C'est un pays de plus de 300 000 habitants condamné à disparaître lors de la montée des eaux. Le gouvernement achète des terres en Inde, au Sri Lanka et en Australie pour créer un nouvel État maldive quand celui qui existe aujourd'hui sera mangé par la mer. Vous trouvez, M. Harper, que ce n'est pas beaucoup de victimes et que de toute manière nos échanges commerciaux avec les Maldives sont inexistants? Je vous comprends. Mais en fait, M. Harper, il y avait en 2008, selon l'ONU, 20 millions d'écoréfugiés et on prévoit qu'ils seront 200 millions en 2050. Bien sûr, nous serons morts. Mais que diront vos petits-enfants quand ils verront des flottilles d'écoréfugiés débarquer dans le port de Vancouver? Ils diront que grand-papa ne comprenait rien.

La pampa

J'ai évoqué l'Argentine plus haut. La tragédie est pire que la baisse du PIB. La sécheresse touche 90 % du pays. Des centaines de milliers de bovins meurent. La pampa n'a presque plus d'eau, et on s'y bat entre communautés locales pour avoir accès au peu qui reste. L'Argentine est pourtant un pays riche.

Grand Lahou

C'est une ville de Côte d'Ivoire sur le golfe de Guinée. C'était une ville. Une jolie bourgade de 15 000 habitants, ville coloniale avec de beaux édifices construits sur une bande de sable d'un kilomètre de large qui protégeait une lagune. Montée des eaux et érosion ont fait disparaître la bande de sable, qui ne fait plus qu'une dizaine de mètres. Grand Lahou a été relocalisé à quinze kilomètres à l'intérieur des terres. Pas très bon pour une population de pêcheurs.

Le Canada

C'est évidemment une autre catastrophe annoncée. Citation d'un grand hebdomadaire européen: «Un seul pays se refuse toujours à aborder le dossier climatique avec bonne volonté: le Canada.» Nous sommes une catastrophe pour la planète, avec les États-Unis, la Chine et la Russie, et nous ne faisons même pas semblant de vouloir négocier. Et l'hebdomadaire poursuit: «Le bilan environnemental du Canada est pourtant désastreux: les émissions de gaz à effet de serre ont grimpé de 26 % entre 1990 et 2007, ce qui fait du Canada le pays du G8 où ces émissions ont le plus augmenté. Mais on s'en fout, M. Harper, que les Maldives soient englouties, que 200 millions de personnes errent sur des routes qui ne mènent nulle part. On s'en fout que les Africains meurent de faim pourvu que le rodéo de Calgary se poursuive et que les sables bitumineux continuent à nous enrichir en tuant un peu partout. Mais cela, personne ne le sait, dit le chef de cabinet.»

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