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vendredi 9 octobre 2009

Coup de sang d'Alain Juppé contre Nicolas Sarkozy.

LE MONDE | 08.10.09 | 14h17

C'est ce qui s'appelle une grosse colère. Dans un entretien au quotidien régional Sud-Ouest du 7 octobre, Alain Juppé, maire (UMP) de Bordeaux attaque bille en tête Nicolas Sarkozy. Objet du litige : la suppression de la taxe professionnelle annoncée par le président de la République et le dispositif de remplacement prévu dans le projet de loi de finances pour 2010. "C'est tout de même se foutre du monde. Le président Sarkozy avait promis une compensation euro par euro, mais il avait oublié de dire "pendant un an"", s'insurge l'ancien premier ministre. Selon lui, la Communauté urbaine de Bordeaux, dont il est le vice-président, perdrait "plusieurs millions dès la deuxième année".
"Le gouvernement cherche la provocation", juge M. Juppé, promettant "un festival anti-gouvernement" à l'occasion des Journées des communautés urbaines, jeudi 8 octobre, à Bordeaux. La réforme des collectivités territoriales ne trouve pas non plus grâce à ses yeux. Elle lui paraît en retrait par rapport aux ambitions initiales "C'est toujours pareil avec Sarkozy, on nous dit que c'est une rupture avec tout ce qu'on a fait par le passé. C'est une transition", lâche-t-il, en ajoutant : "Il n'y a qu'un point dur qui semble pour le président de la République non négociable : c'est l'élection des conseillers territoriaux." Et de qualifier de "quelque peu démagogique" la diminution du nombre d'élus justifiant cette réforme.
"Fichtrement compliqué"
Ces déclarations ont jeté un froid du côté des responsables de la majorité. Xavier Bertand s'est dit "très surpris". "On se donne un an pour régler toutes les modalités. On peut faire confiance au gouvernement pour trouver les bonnes solutions", a réagi le secrétaire général de l'UMP. La ministre de l'économie, Christine Lagarde, a aussi cherché à en minimiser la portée. "M. Juppé n'avait sans doute pas eu connaissance des derniers ajustements, a-t-elle estimé en réponse à une question du Monde. Je peux comprendre. Il est dans sa commission grand emprunt et ça représente 72 pages de texte. Mais je vais l'appeler et je vais lui expliquer."
Auditionnée par la commission des affaires économiques de l'Assemblée sur la réforme de la taxe professionnelle, la ministre a constaté que les doutes de M. Juppé étaient partagés, jusque dans les rangs de la majorité. Soumise à une déferlante de questions, la ministre a assuré, sans convaincre, que les collectivités n'y perdraient pas. "Que se passe-t-il après 2010 ?", n'ont cessé d'interroger les députés, craignant un transfert de la fiscalité locale des entreprises vers les ménages. "C'est fichtrement compliqué", a lâché, à bout d'arguments, Mme Lagarde.
Patrick Roger

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